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Soutien aux chercheurs

Publier dans une revue savante

Qu'est-ce que les revues prédatrices?

Les revues dites prédatrices – terme popularisé par Jeffrey Beall, bibliothécaire et professeur à l’Université du Colorado à Denver – font leur apparition au milieu des années 2000. La croissance rapide du nombre de ces éditeurs, qui représentaient en 2016 plus de 10% des éditeurs de revues en libre accès, inquiète maintenant une partie de la communauté scientifique. Visant l’exploitation du modèle d’accès libre plutôt que la diffusion et l’avancement de la connaissance, les revues prédatrices sont principalement caractérisées par la faible qualité de leur contenu et par certaines pratiques discutables, voire carrément frauduleuses.

Conséquences des revues prédatrices sur la science

  • Impacts négatifs sur la réputation des chercheurs qui y publient.
  • Remise en question de la qualité du contenu des revues en libre accès.
  • Articles de mauvaise qualité publiés et repérables dans Google Scholar, entre autres.
  • Manipulation par certains chercheurs des indicateurs bibliométriques mesurant leur performance.

Reconnaître une revue prédatrice

Source : Bibliothèques du réseau de l'Université du Québec. (2019, 5 novembre). Le chercheur et le prédateur. Ou reconnaître et se prémunir contre les éditeurs prédateurs [vidéo]. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=DQJGasARzEI

Reconnaître une revue prédatrice

1. Des délais douteux
Les articles soumis sont acceptés dans un délai très court, parfois en moins de 24 heures.

 

6. Un plagiat éhonté
Les textes de présentation – voire le titre – de revues prestigieuses sont repris en tout ou en partie.

2. Des frais cachés
Les frais de traitement ne sont communiqués qu'après l'acceptation du manuscrit. Et des frais sont chargés pour retirer l'article une fois publié!

7. Chef de file dès le premier jour
Ces revues se présentent souvent comme des sources d'information reconnues et incontournables.

3. Une crédibilité illusoire
La revue par les pairs promise n'a dans les faits jamais lieu, et la liste des membres du comité de rédaction est fictive ou mensongère.

8. Un titre annonçant une origine fictive
Une mention géographique annoncée dans le titre doit concorder avec l'adresse de la revue (Ex. une revue britannique devrait normalement être éditée en Grande-Bretagne).

4. Des sollicitations sans fin
Ces éditeurs harcèlent les chercheurs par courriel, les enjoignant à leur soumettre des articles ou à siéger sur leur comité éditorial.

9. Une mesure d'impact impressionnante, mais fausse
Si une revue présente une mesure d'impact (Ex. CiteScore), mais n'est pas indexée par Scopus ou Web of Science, méfiez-vous!

5. Des publications de piètre qualité
Ni la plateforme de publication ni les articles publiés n'ont bénéficié de la révision linguistique.

 

10. Une revue inconnue de tous
Si ni vous ni vos collègues n'avez eu vent de l'existence de cette revue auparavant, il est possible qu'il s'agisse d'une revue prédatrice.

Vous pouvez aussi consulter la liste de vérification pour reconnaître les revues trompeuses créée par l'Université de Toronto et adaptée par le BCI.

Source : Université du Québec. (2024). Exemple fictif de courriel d'un éditeur prédateur. https://view.genially.com/6568e905a90e77001494859c/interactive-image-exemple-de-courriel-dun-editeur-predateur

Vous avez déjà soumis un article à une revue prédatrice ?

  • Ne versez aucune somme d’argent à l’éditeur
  • Ne signez aucune entente
  • Contactez l’éditeur pour lui demander de retirer/rétracter votre article
  • Refusez de payer des frais de rétractation
  • Ne citez pas cet article dans votre CV
  • Soyez vigilent pour vos futures publications

Si le même article est ensuite soumis à une revue légitime, soyez transparent ! Mentionnez que l’article a été rétracté d’une revue moins fiable et fournissez les preuves.


Sources : 

Autres pratiques douteuses

Les pratiques douteuses dans le champ scientifique ne se limitent toutefois pas à l’édition des périodiques. Un monde parallèle − une « false academy » − est mis en lumière depuis quelques années. Ce terme d’Eriksson et d’Helgesson (2017) englobe toutes ces activités suspectes ou frauduleuses visant à tirer profit de chercheurs inexpérimentés ou à augmenter artificiellement le prestige de chercheurs peu scrupuleux. Ceci inclus notamment :

Les maisons d’édition prédatrices publiant des monographies

Certaines maisons d’édition publiant des monographies utilisent des stratégies semblables à celles des revues prédatrices. De jeunes chercheurs sont alors inondés de courriels leur offrant la possibilité de publier leur mémoire ou leur thèse de doctorat. Le hic : aucun travail de mise en page ni de révision n’est effectué.

Les conférences prédatrices

Certaines organisations proposent aux chercheurs, moyennant certains frais, de participer à une conférence savante, généralement offerte dans un environnement enchanteur. L’organisation de ces événements, qui accueillent souvent plusieurs centaines de conférenciers à la fois, laisse toutefois à désirer. Les frais sont non remboursables, même si l’événement est annulé par l’organisateur, et le taux d’acceptation des propositions de conférences est généralement très élevéConsultez cette liste de vérification des congrès prédateurs conçue par le réseau de l'Université du Québec pour connaitre la légitimité d'un congrès.

CC BY 4.0 Sauf indications contraires, les contenus de ce guide créé par le Service de la bibliothèque de l'UQTR sont sous licence CC BY 4.0